L'analogie climatique

L'idée de l'analogie climatique est de visualiser où trouver aujourd'hui un climat analogue au climat futur d'une zone donnée. Comme il y a plusieurs scénarios futurs possibles, il y a plusieurs analogies possibles pour la zone choisie.

Pour cela :

• On choisit une zone de référence, c'est à dire une emprise géographique. Il est possible sur le site ClimEssences, de choisir soit une sylvoécorégion, soit une région forestière. 
• Ensuite on caractérise le climat futur (pour un scénario futur donné) de cette zone de référence.
• On visualise la carte des surfaces qui correspondent à cette caractérisation en climat actuel : on projette spatialement le climat futur dans l'actuel. 

Caractérisation du climat

Pour les analogies climatiques présentées sur le site ClimEssences, le climat est caractérisé via les trois indicateurs IKS (DHYa, TMIa, SDJa).

On regarde l'amplitude observée des trois indicateurs IKS sur la zone de référence choisie, pour le scénario futur sélectionné. Ce qu'on regarde c'est donc les climats analogues à l'ensemble des climats rencontrés sur la zone de référence choisie. 

Est considéré comme analogue, tout point pour lequel :

• L'indicateur DHYa est situé entre les valeurs minimales et maximales observées sur la zone de référence,
• L'indicateur TMIa est supérieur ou égale à la valeur minimale observée sur la zone de référence,
• L'indicateur SDJa est supérieur ou égale à la valeur minimale observée sur la zone de référence,

L'indicateur DHya est traité différemment (deux bornes aux lieu d'une), car la contrainte liée à cet indicateur s'aggrave dans le futur. Dans le climat actuel, les analogues qui nous intéressent doivent donc être non seulement pas plus contraignants, mais également au moins aussi contraignants que ce qui est observé dans la zone de référence. 

Par contre pour TMIa et SDJa, qui deviennent moins contraignant dans le futur, il parait trop restrictif de garder les deux bornes, et nous considérons donc comme analogues tous les climats qui ne sont pas plus contraignants que ceux observés dans la zone de référence. 

Précision sur les surfaces prises en compte

A noter que seuls les pixels (zones de 1 km x 1 km) situés en forêts de ​​​​​​la zone de référence sont pris en compte pour la caractérisation du climat de la zone de référence.

De plus, pour limiter l'effet des surfaces ayant des valeurs extrêmes et rares (en général en limite de la zone), les 2,5 % des valeurs les plus faibles et 2,5 % des valeurs les plus fortes ne sont pas pris en compte pour déterminer l'amplitude des valeurs pour l'indicateur considéré. 

Remarques sur l'analogie climatique

L'analogie climatique permet de visualiser l'amplitude du déplacement géographique du climat selon le scénario. Pour autant, le climat étant caractérisé d'une façon assez globale, il faut être prudent sur l'interprétation des zones analogues identifiées, qui par construction sont assez "tolérantes". En effet, si on cherchait des analogues "exactes" (pour toutes les composantes climatiques détaillées), il n'y aurait la plupart du temps aucune correspondance. 

Il faut noter, que si la zone de référence a une grande amplitude climatique, elle va générer des analogies climatiques sur de grandes surfaces. Ce que l'on visualise c'est bien l'ensemble des climats analogues à l'ensemble des points de la zone de référence. Ainsi les zones de montagne en particulier, se projettent sur de grandes surfaces : certaines correspondants aux climats des plus faibles altitudes, les autres aux climats des plus fortes altitudes. De ce fait, les régions forestières (plus petites) génèrent des analogies plus limitées que les sylvoécorégions. 

L'analogie climatique présentée pour l'actuel (climat actuel projeté dans le climat actuel) peut parfois être un peu perturbante (car étendue). Cela est dû au fait que l'on cumule l'amplitude des climats de toute la zone de référence. C'est particulièrement vrai pour les régions de montagne ayant une grande amplitude climatique. 

Bilan

Au final un climat analogue correspond aux surfaces :

• Ni plus, ni moins favorable pour DHYa (déficit hydrique) pour le climat actuel que la gamme observée dans la zone de référence pour le futur. 
• Au moins aussi favorable pour TMIa (température minimale) pour le climat actuel que la gamme observée dans la zone de référence pour le futur. 
• Au moins aussi favorable pour SDJa (somme des degrés jours) pour le climat actuel que la gamme observée dans la zone de référence pour le futur.