Malus sylvestris - Pommier sauvage

Présentation

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Michel Bartoli © Photothèque CNPF

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Michel Bartoli © Photothèque CNPF

Aire naturelle de distribution

Climat général dans l'aire naturelle de distribution

Espèce eurasiatique, à affinités pour les climats tempérés voir sub-méditerranéens (de température moyenne annuelle supérieure à 6,5ºC) avec une certaine humidité et sans période estivale trop chaude. Pluviométrie variant de 600 à 1400 mm/an et température moyenne annuelle de 7 à 12 °C dans son aire de distribution. Le pommier sauvage est une espèce à large amplitude écologique, qui supporte les climats froids. Il se répartit dans les étages de végétation collinéens (dans les domaines atlantique et continental) et sub-méditerranéens (dans le domaine méditerranéen) à montagnards (jusqu’à 1300 m en France).

1 Facteurs limitants climatiques

1.1 Résistance juvénile aux fortes sécheresses

Peu sensible à la sécheresse au stade juvénile.

1.2 Résistance adultes aux fortes sécheresses

Présente une relative tolérance à la sécheresse, et peut s’installer dans des conditions écologiques très variées. S’il se trouve près d’un cours d’eau, il peut supporter des sécheresses estivales modérées ou intenses et brèves.

1.3 Adaptation aux climats déficitiaires en eau

Il a besoin d’un bon approvisionnement en eau, de précipitations annuelles supérieures à 600 mm, pour avoir une bonne croissance, il ne doit pas être planté dans des zones sèches.

1.4 Résistance aux fortes chaleurs (canicules)

Il est sensible aux températures extrêmes de l’été mais est présent sur des stations avec des maxima de + 38 ° C en Wallonie où il résiste aussi bien au stade juvénile qu'adulte. Préfère les versants sud.

1.5 Résistance aux grands froids

Tolère le froid. Peu sensible aux grands froids (présent sur station avec minima de - 22 °C en Wallonie).

1.6 Résistance aux gels précoces

Peu sensible aux gelées précoces, aussi bien jeune qu'adulte.

1.7 Résistance aux gels tardifs

Peu sensible aux gelées tardives, aussi bien jeune qu'adulte

2 Facteurs limitants édaphiques

2.1 Tolérance à l'engorgement

Craint aussi bien l’engorgement temporaire que permanent, ainsi que les sols avec un drainage excessif. Il nécessite un drainage bon mais modéré, avec une nappe maintenue toujours en dessous de 50 cm.

2.2 Tolérance au calcaire

Tolère les sols acides à calcaires et est indifférent à une faible teneur calcaire dans la terre fine.

2.3 Tolérance à l'acidité

Peut pousser dans des sols présentant une large gamme de pH (4,4-7,2), mais son optimum se trouve dans les sols neutres. Il est plus rare sur station acidiphile.

2.4 Tolérance aux sols lourds

Pousse sur des sols variés, aussi bien argileux que limoneux, avec plus ou moins d’éléments grossiers mais est à son optimum sur sol frais et épais, à réserve en eau importante. Les textures très sableuses lui sont défavorables et une forte compacité limite sa croissance.

Ecogramme

3 Connaissance de la diversité génétique

3.1 Rusticité et plasticité potentielles (déduites de l'aire de distribution)

Espèce mésophile à très large amplitude, tolérant les stations assez sèches à moyennement sèches. Grande variabilité intraspécifique, plusieurs variétés peuvent se différencier. Supporte bien les climats rudes et le froid, et présente une relative tolérance à la sécheresse. Son optimum écologique se trouve sur les sols frais, épais, riches et à réserve en eau importante mais sans engorgement ; la concurrence avec les autres espèces le restreint aux stations plus contraignantes, à la limite humide de la forêt ou en conditions ripicoles telles que les prairies humides alluviales.

3.2 Variété du matériel végétal disponible en France

Des études récentes sur la structuration génétique du pommier sauvage montrent que trois lignées différentes sont présentes en France : deux lignées Ouest et Est issues d’un refuge post-glaciaire de la Péninsule ibérique, et une lignée Sud issue d’un refuge italien. Cette dernière n’est cependant présente qu’à l’état d’allèles introduits dans le génome des individus de deux populations méditerranéennes de Malus sylvestris. Deux régions de provenances sont donc créées : une provenance Ouest (MSY901 - Ouest) et une provenance Est (MSY902 - Est). À défaut d’informations, une troisième région de provenance est créée pour la Corse (MSY800 - Corse). Semences de catégorie identifiée pour ces 3 provenances. La région méditerranéenne est considérée comme une zone sans récolte du fait d’une ressource en pommier sauvage faible à nulle. L’hybridation du pommier sauvage par les variétés cultivées de pommier (Malus domestica) est fréquente en milieu naturel, rendant difficile l’identification des deux espèces.

Références en France

4 Croissance et production de bois

4.1 Durée de révolution potentielle

Exploitabilité à 50 - 80 ans pour un objectif de bois de qualité. Conseillé en mélanges constitués de pommiers ou poiriers, noyers et frênes ou érables pouvant donner une coupe finale entre 50 et 65 ans avec un diamètre objectif de 40-50 cm destinée à l’industrie du placage.

4.2 Hauteur dominante potentielle à 40 ans

Arbre de petite taille dépassant rarement 10 mètres

4.3 Productivité potentielle

Présent à l’état disséminé et peu fréquent en forêt du fait de sa sensibilité à la concurrence, malgré une large aire de répartition. Espèce difficile à repérer dans les peuplements, ce qui peut conduire à sa raréfaction en l’absence d’une sylviculture appropriée à sa mise en valeur. Cette espèce a un potentiel de production de bois de qualité inférieur à celui du poirier, surtout en raison de sa croissance plus lente et moins rectiligne.

4.4 Diversité des débouchés potentiels du bois

Le bois du pommier est dense (environ 830 kg /m3 avec un taux d'humidité de 15%, similaire au bois du frêne et hêtre) et présente une texture fine et uniforme sans bois de cœur distinct. Ce sont des bois denses et très faciles à travailler, très prisés notamment pour l’ébénisterie de luxe, les instruments de musique (y compris pour imiter l’ébène par teinture), la sculpture et la gravure mais le bois semble moins apprécié que celui du poirier car il travaille et se fendille plus. Peut être utilisé par l’industrie de placage. En raison de la faible représentation et de la difficulté à trouver des arbres sauvages ayant des caractéristiques appropriées pour la production de bois de qualité , la plupart du bois commercialisé de ces essences provient actuellement d’arbres fruitiers, produisant des pièces de longueur limitée. Bon combustible rayonnant beaucoup de chaleur. Bois ressemblant beaucoup à celui du poirier mais avec un duramen brun clair à brun rouge distinct de l'aubier blanc rougeâtre.

4.5 Intérêt économique avéré global de l'essence

Les fruits sauvages sont trop acides et ne sont pas aptes à la consommation humaine. Le pommier a également un bon potentiel de production de bois de qualité et d'intéressantes propriétés mellifères. Son utilisation dans les plantations doit toujours être une composante de diversification et d’enrichissement : il ne doit pas être planté seul.

5 Autres services écosystémiques

5.1 Effets sur la qualité de l'eau

Non renseigné

5.2 Limitation de l'érosion des terrains

Enracinement profond et oblique qui permet de fixer le sol.

5.3 Intérêt paysager et récréatif

Il a une grande valeur environnementale et leurs fleurs ont d’intéressantes propriétés mellifères. Les fruits sont très appétant pour la faune et les arbres sont esthétiques.

5.4 Biodiversité associée

Il contribue discrètement à la diversité spécifique des forêt françaises.Il a une grande valeur environnementale et ses fleurs ont d’intéressantes propriétés mellifères. C'est une très bonne source d'alimentation pour la faune (pommes, rejets, drageons, semis). Couvert dense peu favorable par contre au développement d'espèces de sous-bois.

5.5 Influence sur la qualité des sols

Enracinement puissant favorisant le recyclage des éléments profonds et la structuration du sol.

6 Mise en œuvre sylvicole

6.1 Disponibilité potentielle en graines

Espèce réglementée. Semences disponibles au catalogue ONF en étiquette jaune à partir de 149,20€/kg pour les 3 provenances Ouest-MSY901, Est-MSY902 et Corse- MSY800 (tarifs 2018-2019). La faible abondance et l’irrégularité des fructifications en milieu forestier est source de coûts élevés de mobilisation. Risques élevés d’hybridation avec les espèces domestiques. De nouvelles populations de reproduction peuvent être restaurées lorsque des spécimens individuels, dispersés sur une grande zone, mais écologiquement similaires, sont collectés et plantés ensemble dans le verger à graines. Deux massifs forestiers riches en pommiers sauvages pourront être utilisés prioritairement comme source de graines : la forêt domaniale de Dourdan (Essonne) pour la région de provenance MSY901 – Ouest, et les forêts communales de Mackenheim et Marckolsheim (Bas-Rhin) pour la région de provenance MSY902 – Est. Un verger à graines de pommier sauvage, potentiellement adapté aux conditions pédoclimatiques du Nord de la France, a été installé entre 2006 et 2008 en Belgique.

6.2 Disponibilité potentielle en plants

Disponible en pépinière forestière à partir de 1,29€ en 2020.

6.3 Croissance initiale

Espèces à croissance lente

6.4 Rusticité à l'installation

Cette essence est réglementée et il est conseillé d’utiliser du matériel végétal provenant de stations ayant des caractéristiques semblables à celles du lieu de plantation, tout particulièrement en ce qui concerne le type de sol et les risques de sécheresse estivale. Sous solage et paillis sont recommandés pour empêcher la concurrence des herbacées. A souvent besoin de tuteurer les plants à racines nues. Si possible, il est préférable d’utiliser des plants de grande taille de type 1+1 ou 1+2 , en forte densité et en mélange.

6.5 Tolérance à l'ombre

Héliophile, il pousse dans des conditions de fort ensoleillement. On le rencontre particulièrement en milieu ouvert, dans les haies, les friches, en lisière de forêt et dans les parcelles forestières récemment exploitées. Il tolère cependant l’ombre, mais sa croissance y est très lente et ses fructifications quasi absentes.

6.6 Facilité de régénération naturelle

La régénération naturelle n'est pas garantie et, si elle se produit, elle est mise en danger par le gibier. L'hybridation avec les formes cultivées de pommes est considérée comme un obstacle majeur. La régénération naturelle doit être complétée par la plantation de semis provenant de vergers à graines. Cette méthode permet d'étendre la base génétique de la régénération, ce qui est important pour l'adaptabilité future. Le pommier sauvage rejette également de souche.

6.7 Propension à ne pas être invasive

Espèce peu invasive : faible aptitude à se régénérer naturellement, peu compétitif avec une croissance plus lente en hauteur que la plupart des autres arbres (il ne peut pas être intégré avec succès dans des peuplements futaies, même en groupe), tolère très mal la concurrence même latérale.

7 Vulnérabilité aux risques biotiques

7.1 Résistance connue aux parasites actuellement présents en France

Non renseigné

7.2 Résistance potentielle aux parasites en général

Les maladies d’introduction récente apparues en vergers fruitiers, comme le feu bactérien (Erwinia amylovora), et les insectes ravageurs des fruitiers de culture, sont une forte menace. Pour limiter les risques il est recommandé de l'installer au moins 500 m de vergers fruitiers et de procéder à des vérifications sanitaires des individus sauvages existants.

7.3 Similarité du cortège parasitaire aire naturelle/France

Espèce endémique donc forte similarité du cortège parasitaire avec l'aire d'origine.

7.4 Résistance aux dégâts de gibier

Sensibilité forte à l'abroutissement et à l'écorçage et moyenne au frottis.

8 Vulnérabilité aux risques abiotiques

8.1 Résistance aux dégats de vents

Faible sensibilité au vent, aussi bien jeune qu'adulte. Enracinement oblique et profond.

8.2 Résistance et/ou résilience aux incendies

Non renseigné

8.3 Tolérances particulières connues (sel, pollution...)

Il est très tolérant au stress en général.

Recommandation

Une espèce au bois de bonne qualité et à l’aire de distribution assez large, mais dont l’exigence en lumière et en fraîcheur des milieux rendent la gestion très compliquée en forêt. Doit continuer à être favorisée dans les zones ou elle est présente ou émergente, exigeante à installer et à gérer.

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