- Présentation
- 1. Facteurs limitants climatiques
- 2. Facteurs limitants édaphiques
- 3. Connaissance de la diversité génétique
- 4. Croissance et production de bois
- 5. Autres services écosystémiques
- 6. Mise en œuvre sylvicole
- 7. Vulnérabilité aux risques biotiques
- 8. Vulnérabilité aux risques abiotiques
- Recommandation
- Bibliography
Robinia pseudoacacia L. - Robinier faux-acacia
Fiche mise à jour le 07-06-2021
- Feuillus
Présentation
Latin
Nom | Robinia pseudoacacia L. |
autre nom vernaculaire | Acacia |
Taxonomie de GRIN | Robinia pseudoacacia L. |
Classification Hillier | Robinia pseudoacacia L. |
Vernacular
Nom | Robinier faux-acacia |
autre nom vernaculaire | Robinier |
Taxonomie Plant List | Robinia pseudoacacia L. |
Aspect général
Arbre de 25 m de haut et jusqu’à 2 m de diamètre dans son aire naturelle.Écorce fibreuse et épaisse. Feuilles composées de 3 à 10 paires de folioles molles et arrondies. Rameaux portant de forts aiguillons. Fleurs blanches odorantes en grappes pendantes. Fruit en forme de gousse renfermant de petites graines coriaces. Rejette fortement de souche et produit d’abondants drageons.
Localisation
Originaire de l’Est des Etats-Unis; aire naturelle divisée en deux zones principales disjointes, les Appalaches à l’est (jusqu'à 1900 m d'altitude) et l’ouest du fleuve Mississippi. Naturalisé dans diverses régions d' Europe depuis son introduction en France en 1601.
Aire naturelle de distribution
Climat général dans l'aire naturelle de distribution
Températures comprises entre 7°C et 32°C, précipitations annuelles comprises entre 1000 et 1800 mm (minimum 700 mm). L’enneigement peut atteindre 1500 mm par an. Cultivé en Europe en climat océanique et continental, dans les étages collinéen, méditerranéen et supra méditerranéen.
1 Facteurs limitants climatiques
1.1 Résistance juvénile aux fortes sécheresses
Supporte assez bien les épisodes chauds et secs en dehors de son aire (colonisation des régions semi-arides, des sols superficiels). Dans les jeunes plantations, le taux de reprise après une année sèche reste supérieur à 50%.
1.2 Résistance adultes aux fortes sécheresses
Résiste à des épisodes de sécheresse, d'autant plus sur sols bien alimentés en eau .
1.3 Adaptation aux climats déficitiaires en eau
L'extension de l'espèce en régions semi-arides témoigne de sa tolérance à l'égard des déficits pluviométriques réguliers.
1.4 Résistance aux fortes chaleurs (canicules)
A priori bonne, supporte jusqu'à 40°C.
1.5 Résistance aux grands froids
Tolère des températures très basses (-35° C), mais ses branches sont sensibles à la neige et au givre.
1.6 Résistance aux gels précoces
Très sensible aux gels précoces (aoûtement tardif).
1.7 Résistance aux gels tardifs
Peu sensible aux gelées de printemps (débourrement tardif). Risque de perte de la floraison par des gelées de fin avril.
2 Facteurs limitants édaphiques
2.1 Tolérance à l'engorgement
Craint nettement les sols à hydromorphie temporaire.
2.2 Tolérance au calcaire
Peu sensible aux sols carbonatés, mais croissance limitée sur sol superficiel avec calcaire actif.
2.3 Tolérance à l'acidité
Ne craint pas l'acidité.
2.4 Tolérance aux sols lourds
Intolérant aux sols lourds, très argileux et compacts.
Ecogramme
3 Connaissance de la diversité génétique
3.1 Rusticité et plasticité potentielles (déduites de l'aire de distribution)
Les conditions de l’aire naturelle sont plutôt homogènes. Essence a priori plastique compte tenu de la variété des conditions acceptées en introduction.
3.2 Variété du matériel végétal disponible en France
Origine du matériel végétal introduit en France au XVIIIème siècle inconnue. Essence réglementée en France, une région de provenance (catégorie identifiée). Utilisation actuelle des matériels selectionnés et qualifiés hongrois, roumains et bulgares. Création en 2020 du 1er verger à graines français, réalisé à partir d'arbres sélectionnés dans toute la France. Présent dans de nombreux arboretums. Tests de comparaison de provenances récents.
Références en France
4 Croissance et production de bois
4.1 Durée de révolution potentielle
40 à 60 ans pour le bois d'œuvre, 20 à 30 ans en taillis pour une utilisation en piquets ou bois buches, 7 à 15 ans pour une utilisation en bois-énergie. Longévité limitée par la pourriture de cœur.
4.2 Hauteur dominante potentielle à 40 ans
25 à 40 m.
4.3 Productivité potentielle
Forte productivité. De 7 à 14 m3/ha/an vers 30 ans. 5 à 7 tonnes de matière sèche/ha/an en cultures dédiées en bois-énergie.
4.4 Diversité des débouchés potentiels du bois
Bois excellent, forte durabilité (classe 4 selon norme EN335), facile à travailler (polissage, cintrage), dense et résistant mécaniquement, calorifique. Grande diversité d'usages: menuiseries intérieure et extérieure, parquets, terrasses, piquets, pilotis, artisanat (sculpture, tournerie, objets divers). Défauts: forme souvent mauvaise, pourriture de coeur fréquente, et faible rendement sciage dû à sa nervosité.
4.5 Intérêt économique avéré global de l'essence
Intérêt économique indéniable, mais encore insuffisamment utilisé en bois d'oeuvre en France. Traitement majoritaire en taillis avec des révolutions de 20 ans à 30 ans. Usages non forestiers : amendements organiques, fourrage, apiculture (plante mellifère), phytothérapie (fleurs, écorce), chimie verte (molécules aux propriétés antimicrobienne, antifongique et antioxydante).
5 Autres services écosystémiques
5.1 Effets sur la qualité de l'eau
Effet possible de fuites en nitrates par drainage profond en période hivernale, mais très variable selon la nature du sol et du sous-sol et de la sylviculture.
5.2 Limitation de l'érosion des terrains
Non utilisé en lutte contre l’érosion dans son aire naturelle, mais, en introduction, contribue à la stabilisation de talus (autoroutes et voies SNCF) ou sols instables (terrils) grâce à son système racinaire traçant. Employé en restauration de sols stériles.
5.3 Intérêt paysager et récréatif
Intérêt paysager en milieu urbain (résistance à la pollution, rusticité, floraison), mais limité par son caractère épineux. Il existe cependant un cultivar 'inermis' sans épines. Réagit violemment à la taille (poussée de drageons perçant les revètements de trottoirs).
5.4 Biodiversité associée
Espèce exotique naturalisée apportant une diversité floristique (artificielle) par le cortège associé de "l'Ormaie rudérale", sur les sols acides.
5.5 Influence sur la qualité des sols
Système racinaire améliorant le sol (nodosités racinaires renfermant des bactéries fixatrices d'azote). Litère améliorante et décomposition rapide de l'humus.
6 Mise en œuvre sylvicole
6.1 Disponibilité potentielle en graines
Fructifications abondantes. Voir la disponibilité chez les marchands grainiers.
6.2 Disponibilité potentielle en plants
Matériels français non disponible actuellement. Matériels étrangers (hongrois et roumain) facilement disponible. Prévoir un contrat de culture avec le pépiniériste.
6.3 Croissance initiale
Croissance initiale en hauteur plutôt rapide, de l’ordre de 1 m/an en moyenne durant la première décennie. Rejets extrêmement vigoureux.
6.4 Rusticité à l'installation
Reprise délicate à la plantation en situation de concurrence herbacée et/ou avec des plants de faible diamètre au collet (<6cm). Recépage possible des plants de mauvaise forme, mais intervention risquée (non redémmarrage selon sol et climat).
6.5 Tolérance à l'ombre
Essence de pleine lumière, jeune comme adulte.
6.6 Facilité de régénération naturelle
Faible pouvoir de régénération par semis, du fait de la faible capacité germinative des graines en milieu naturel, mais fort pouvoir de multiplication végétative par drageons et rejets.
6.7 Propension à ne pas être invasive
Non envahissante en milieu forestier, du fait de son intolérance à l'ombre. Colonisation possible en milieu ouvert sec et pauvre (drageonnage essentiellement), s'exprimant de façon plus ou moins nette selon le climat et l'environnement. N'est pas sur la liste européenne des espèces exotiques envahissante.
7 Vulnérabilité aux risques biotiques
7.1 Résistance connue aux parasites actuellement présents en France
Peu de problèmes sanitaires recensés en France. Sensible à l'armillaire (pourriture du tronc) et à la septoriose (nécroses foliaires). Quelques insectes notés en ornement, mais pas de dégâts en forêt.
7.2 Résistance potentielle aux parasites en général
Sensible à des polypores (Fomes et Phellinus spp.) et pourridiés racinaires. Sensibilité potentielle aux parasites non indigènes comme un agrile (Megacyllene robiniae), d’autres espèces du même genre étant présentes en Europe.
7.3 Similarité du cortège parasitaire aire naturelle/France
Non renseigné
7.4 Résistance aux dégâts de gibier
Très appétent pour les lièvres, lapins, chevreuils et cerf, et forte sensibilté aux frottis et à l'écorçage.
8 Vulnérabilité aux risques abiotiques
8.1 Résistance aux dégats de vents
Sensible aux vents forts (bris de branches et chablis).
8.2 Résistance et/ou résilience aux incendies
Sensible au feu, mais après incendie se régénère par semis, rejette et drageonne abondamment.
8.3 Tolérances particulières connues (sel, pollution...)
Tolérant vis-à-vis de la pollution de l’air.
Recommandation
Essence plastique, à grande diversité d'usages, cultivable en mélange ou en reboisements monospécifiques, mais aussi en taillis à rotation courte ou moyenne, par ailleurs adaptée à la mise en valeur des sols difficiles et/ou pollués (phytoaménagement). Sa résistance aux sécheresses et sa thermophilie lui confère un intérêt dans un contexte de changement climatique.
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