- Présentation
- 1. Facteurs limitants climatiques
- 2. Facteurs limitants édaphiques
- 3. Connaissance de la diversité génétique
- 4. Croissance et production de bois
- 5. Autres services écosystémiques
- 6. Mise en œuvre sylvicole
- 7. Vulnérabilité aux risques biotiques
- 8. Vulnérabilité aux risques abiotiques
- Recommandation
- Bibliography
Pseudotsuga menziesii var. Menziesii Franco - Douglas vert
Fiche mise à jour le 07-06-2021
- Résineux
Présentation
Latin
Nom | Pseudotsuga menziesii var. Menziesii Franco |
autre nom latin | Pseudotsuga douglasii (Sabine ex G.Don) Carrière |
autre nom vernaculaire | Pin de l'Orégon |
Taxonomie Plant List | Pseudotsuga menziesii (Mirb.) Franco |
Gymnosperm database | Pseudotsuga menziesii (Mirbel) Franco |
Vernacular
Nom | Douglas vert |
autre nom vernaculaire | Sapin de Douglas |
Taxonomie de GRIN | Pseudotsuga menziesii (Mirb.) Franco |
Classification Hillier | Pseudotsuga menziesii (Mirb.) Franco |
Aspect général
Arbre de première grandeur: 100 m de haut pour 4 m de diamètre, 70 m de haut en introduction (Dans la Loire en France). Écorce jeune: lisse, gris vert et couverte de poches de résine, âgée: épaisse, grisâtre ou brun rougeâtre, crevassée et liégeuse. Bourgeons fusiformes brun-rouge. Aiguilles fines, souples, non piquantes, disposées radialement sur le rameau, de 1,5 à 4 cm de long, vertes à glauques, à odeur de citronnelle au froissement. Cônes vert à vert jaunâtre, pendants, ovoïdes, de 4 à 10 cm de long et 3 à 3,5 cm de large, sur un pédoncule de 0,5 à 1 cm. Écailles à bractées saillantes à 3 pointes, droites ou réfléchies sur les écailles. La variété glauca a des cônes en toupie et des bractées en zig-zag.
Localisation
Côte ouest de l'Amérique du Nord sur 2 000 km de long, de 35° à 55° de latitude nord et jamais à plus de 300 km de l’Océan, de la Colombie-Britannique (Canada) jusqu’en Californie (sud de la baie de San Francisco) en passant par l'Ouest du Washington et de l’Oregon. Altitude: du niveau de la mer à 1 700 m.
Aire naturelle de distribution
Climat général dans l'aire naturelle de distribution
Climat sous influence océanique à hivers humides et frais et étés relativement secs. Pluviométrie moyenne annuelle: 610 à 3 400 mm (la moitié durant la saison de végétation, avec un enneigement maximal de 3 000 mm). Les principaux facteurs limitants sont la température dans le nord de l’aire (il y occupe les expositions sud) et l’hygrométrie dans le sud (il y occupe les expositions nord). En France: réservé aux climats tempérés (isothermes 8 à 11°C), à pluviométrie moyenne annuelle de plus de 700 mm (optimum 800-1 200 mm, avec plus de 200 mm en été), aux altitudes inférieures à 1 000 m (1 400 m dans les Pyrénées et la Corse) en expositions abritées.
1 Facteurs limitants climatiques
1.1 Résistance juvénile aux fortes sécheresses
Résistance des plants à la sécheresse a priori moyenne. Risques de dessiccation en cas d'hivers et printemps ensoleillés sur sols gelés (rouge physiologique).
1.2 Résistance adultes aux fortes sécheresses
A priori moyenne et dépendant des provenances utilisées, de la station (exposition et profondeur du sol) et de la sylviculture. Des dépérissements ont été constatés lors des sécheresses de 2003 et 2006 sur sols à faible réserve en eau (Sud du Massif central, Sologne...).
1.3 Adaptation aux climats déficitiaires en eau
A priori moyenne et dépendant des provenances utilisées: provenances du Sud de l'aire (Californie) mieux adaptées mais de croissance plus faible.
1.4 Résistance aux fortes chaleurs (canicules)
Peut supporter 45°C mais des dégâts (mortalités et destructions de cime, coups de soleil pouvant donner des décollements d'écorce) ont été constatés en exposition sud en 2005 (avec reconstitution de cime possible).
1.5 Résistance aux grands froids
Supporte jusqu'à -30° C.
1.6 Résistance aux gels précoces
Peu sensible aux gels précoces mais pourrait le devenir en cas de réchauffement climatique entrainant un aoûtement tardif (surtout provenances du sud de l'aire).
1.7 Résistance aux gels tardifs
Sensible aux gels tardif, en particulier les provenances californiennes.Les variétés issues des vergers à graines de l'Etat (sauf le VG Californie) ont été sélectionnées sur la tardiveté du débourrement végétatif.
2 Facteurs limitants édaphiques
2.1 Tolérance à l'engorgement
Craint les sols trop humides ou avec excès d'eau hivernal.
2.2 Tolérance au calcaire
Calcifuge mais compensation hydrique possible sur sols calcaires décarbonatés sur 40 cm.
2.3 Tolérance à l'acidité
Préfère les sols acides (pH 5 à 6), profonds, légers et bien drainés; roches mères gréseuse, schisteuse, granitique ou volcanique.
2.4 Tolérance aux sols lourds
Redoute les sols très compacts et les argiles lourdes.
Ecogramme
3 Connaissance de la diversité génétique
3.1 Rusticité et plasticité potentielles (déduites de l'aire de distribution)
Aire naturelle très étendue, aux conditions climatiques très variables. Grande diversité de provenances en termes de résistance à la chaleur et de phénologie, à exploiter.
3.2 Variété du matériel végétal disponible en France
Présent dans de nombreux arboretums, dans des tests de comparaison de provenances (américaines et françaises) ou de descendances. Essence réglementée: une région de provenance principale (plaine et moyenne montagne) et une région de provenance d'altitude (> 800 m). Matériel amélioré pour certains des caractères suivants: tardiveté de débourrement, branchaison, fourchaison, rectitude du tronc, croissance en hauteur et circonférence, dans 8 vergers à graines français en production. Une très grande diversité génétique individuelle est présente dans les vergers à graines de l'Etat. Les variétés qui en sont issues sont évaluées dans plus de 30 sites en France.
Références en France
4 Croissance et production de bois
4.1 Durée de révolution potentielle
50 à 80 ans selon les utilisations.
4.2 Hauteur dominante potentielle à 40 ans
Plus de 30 m.
4.3 Productivité potentielle
15 à 25 m3/ha/an. Dépasse en production la plupart des essences de culture courantes. Existence de plusieurs tables de production et modèles de croissance.
4.4 Diversité des débouchés potentiels du bois
Bois assez dense, durable, souple et très résistant mécaniquement (même avec des accroissements larges). Charpente, lamellé-collé, et bois massif reconstitué, menuiserie intérieure et extérieure, poteaux, palettes, trituration.
4.5 Intérêt économique avéré global de l'essence
Un des résineux les plus utilisé dans le monde. Essence de reboisement très importante en France (Massif central et ses bordures, Normandie, Bretagne, Vosges…). 400 000 ha et 107 millions de m3. La France possède le deuxième massif mondial de douglas après l'Amérique.
5 Autres services écosystémiques
5.1 Effets sur la qualité de l'eau
Études sur la nitrification des cours d'eau en cours.
5.2 Limitation de l'érosion des terrains
Non utilisé en RTM mais pourrait contribuer à la fixation des sols en moyenne montagne.
5.3 Intérêt paysager et récréatif
Beau conifère ornemental, les grands sujets étant particulièrement imposants. Essence typique des forêts géantes de la côte ouest américaine. Les jeunes plantations artificielles en plaine sont critiquées par les environnementalistes.
5.4 Biodiversité associée
Biodiversité fonction de la lumière parvenant au sol, limitée en peuplements artificiels denses critiqués par les environnementalistes.
5.5 Influence sur la qualité des sols
Litière à décomposition moyennement rapide, souvent comparée à celle du hêtre en matière d'acidification. Études sur la nitrification en cours. Attention sur sols pauvres à une dégradation de la fertilité en cas de révolutions courtes répétées.
6 Mise en œuvre sylvicole
6.1 Disponibilité potentielle en graines
Graines facilement disponibles (la pricipale source vient des 8 vergers à graines français). Voir les conseils aux reboiseurs du classeur Irstea.
6.2 Disponibilité potentielle en plants
Disponible sans problème en pépinière forestière: prix indicatif en 2015: 0,48 €HT/plant pour plus de 500 plants (en godets de 200 cm3). Nombreux cultivars horticoles.
6.3 Croissance initiale
Près d'1m/an pour les deux premières décennies. Il est polycyclique en Europe de l’Ouest ce qui n’est pas le cas dans son aire naturelle pour raisons climatiques.
6.4 Rusticité à l'installation
Reprise réputée capricieuse dépendant de la qualité racinaire des plants choisis (qui s'est beaucoup améliorée, en racines nues comme en godets).
6.5 Tolérance à l'ombre
Essence héliophile mais tolère un léger ombrage latéral les premières années.
6.6 Facilité de régénération naturelle
Se régénère facilement tant en arboretums qu’en peuplements forestiers (si la surface terrière n'excède pas 45 m2/ha).
6.7 Propension à ne pas être invasive
A priori non invasive même si sa dispersion aux parcelles voisines est possible.
7 Vulnérabilité aux risques biotiques
7.1 Résistance connue aux parasites actuellement présents en France
En Europe, sensible à un nématode racinaire (Pratylenchus penetrans), à certains pourridiés racinaires (Armillaria ostoyae), a des polypores (Phellinus spp., Ganoderma sp., Rhizina inflata) et à la processionnaire du pin. En France, sensible au cortège des scolytes sous-corticaux des pins (Ips acuminatus), des épicéas (Pityogenes chalcographus) mais surtout des sapins (Pityokteines spp., Trypodendron lineatum) qui causent cependant peu de dommages. Attaqué également par l’hylobe (Hylobius abietis), ravageur classique des jeunes plants résineux. Différents pathogènes s’attaquent au douglas comme la rouille suisse (Phaeocryptopus gaeumannii), champignon foliaire entrainant des pertes de croissance. Le fomès (Heterobasidion annosum), altérant le système racinaire, fait partie des problèmes émergents préoccupants dans le Sud de la France, notamment dans un contexte de stress climatique accru. Les jeunes sujets peuvent être affectés par le chancre du tronc (Phacidium coniferarum). Enfin, la cécidomyie des aiguilles du douglas (Contarinia pseudostugae), découverte en 2015 et originaire des États-Unis, provoque des chutes massives d’aiguilles sur jeunes sujets. D’autre part, le «rougissement printanier » affecte souvent les plantations de 4 à 10 ans en moyenne montagne (fin d'hiver doux sur sol encore gelé).
7.2 Résistance potentielle aux parasites en général
Quelque peu sensible aux États-Unis à la fusariose (Fusarium circinatum) et à des pucerons défoliateurs pouvant induire des réductions de croissance (Adelges cooleyi).
7.3 Similarité du cortège parasitaire aire naturelle/France
Les scolytes américains du dougals sont potentiellement très dommageables.
7.4 Résistance aux dégâts de gibier
Sensible au gibier (abroutissement, écorçage, frottis) mais cicatrise bien.
8 Vulnérabilité aux risques abiotiques
8.1 Résistance aux dégats de vents
Résistance moyenne, surtout liée à la hauteur atteinte, à la portance du sol et à la sylviculture. Sensible à la neige lourde. Les jeunes plants mal enracinés peuvent se pencher.
8.2 Résistance et/ou résilience aux incendies
Arbres adultes résistants (écorce épaisse et liégeuse).
8.3 Tolérances particulières connues (sel, pollution...)
Craint les embruns salés, la pollution au fluor mais n’est pas sensible à l’ozone.
Recommandation
Espèce plastique et incontournable utilisable dans une vaste gamme de stations (mais avec réserve utile en eau suffisante). Provenances à la fois plus méridionales et éloignées de la mer à tester dans le cadre de l’évolution du climat.
Bibliography
-
1
Arbez, M. et al. – Les ressources génétiques forestières en France, Tome 1 : les conifères – INRA / BRG : 1987.
-
2
Blandin, N. ; Steiner, F. (1996) – Arboretums de Basse Seine, bilan de la période 1975-1995 – INRA et ONF.
-
3
Little, E.L. (Jr) – Silvics of North America, Vol. 1. Conifers. Agric. Handb. 654. Washington, DC: U.S. Department of Agriculture. 675 p. : 1990.
-
4
Rameau, J.-C. ; Mansion, D. ; Dumé, G. – Flore forestière française – Tome 1, plaines et collines – IDF : 1989.
-
5
The gymnosperm database - www.conifers.org
- 6
- 7
-
8
Bastien J.-C. et al. – Fiche MFR Pseudotsuga menziesii – Ministère de l’Agriculture et de l’Alimentation : 2017.
- 9