- Présentation
- 1. Facteurs limitants climatiques
- 2. Facteurs limitants édaphiques
- 3. Connaissance de la diversité génétique
- 4. Croissance et production de bois
- 5. Autres services écosystémiques
- 6. Mise en œuvre sylvicole
- 7. Vulnérabilité aux risques biotiques
- 8. Vulnérabilité aux risques abiotiques
- Recommandation
- Bibliographie
Castanea sativa Mill. - Châtaignier commun
Fiche mise à jour le 07-06-2021
- Feuillus
Présentation
Latin
Nom | Castanea sativa Mill. |
Taxonomie de GRIN | Castanea sativa Mill. |
Classification Hillier | Castanea sativa Mill. |
Vernaculaire
Nom | Châtaignier commun |
Taxonomie Plant List | Castanea sativa Mill. |
Aspect général
Arbre pouvant atteindre 30 m de hauteur, très longévif.Écorce grise, lisse puis fissurée verticalement. Rameaux anguleux à lenticelles et grosses cicatrices foliaires. Feuilles alternes simples, lancéolées, longues, dentées. Fleurs mâles en longs chatons. Fructifications renfermant typiquement trois fruits comestibles (châtaignes) recouverts d'une coque épineuse (bogue).
Localisation
Europe du Sud, du Portugal au Caucase. Introduit en France à l'époque gallo-romaine, aujourd'hui 3è essence feuillue. Étage collinéen et jusqu'à 1000m d'altitude, plutôt dans le sud et l'ouest.
Aire naturelle de distribution
Climat général dans l'aire naturelle de distribution
Climat supra-méditéranéenne assez arrosé. Pluviosité moyenne annuelle supérieure à 700 mm. Températures moyennes annuelles douces : 9 à 13°C.
1 Facteurs limitants climatiques
1.1 Résistance juvénile aux fortes sécheresses
Plants de 2-3 ans sensibles à la sécheresse.
1.2 Résistance adultes aux fortes sécheresses
A priori peu sensible aux sécheresses à l'âge adulte mais dépérissements inquiétants observés en moitié sud sur stations difficiles suite aux épisodes secs postérieurs à 2003.
1.3 Adaptation aux climats déficitiaires en eau
Risque de dépérissement élevé lorsque le déficit hydrique estival dépasse 220 mm.
1.4 Résistance aux fortes chaleurs (canicules)
A priori résistant aux canicules jusqu'à 40°C mais sensible aux coups de soleil à l'état isolé jusqu'à 30 ans.
1.5 Résistance aux grands froids
Craint les températures très basses (<20°C).
1.6 Résistance aux gels précoces
Assez sensible aux gels précoces à l'état jeune.
1.7 Résistance aux gels tardifs
Sensible aux gelées tardives à l'état jeune, il est à proscrire dans les « trous à gelées ».
2 Facteurs limitants édaphiques
2.1 Tolérance à l'engorgement
Très sensible à l'engorgement, même temporaire.
2.2 Tolérance au calcaire
Essence calcifuge.
2.3 Tolérance à l'acidité
Tolère les acidités modérées (pH entre 4,5 et 5,5).
2.4 Tolérance aux sols lourds
Ne supporte pas les sols compacts.
Ecogramme
3 Connaissance de la diversité génétique
3.1 Rusticité et plasticité potentielles (déduites de l'aire de distribution)
Plusieurs groupes génétiques identifiés en lien avec les refuges glaciaires (Turquie, Grèce, Italie, Espagne) et conditionnant la date de débourrement et la croissance. Hybridation possible avec le châtaignier asiatique (Castanea crenata).
3.2 Variété du matériel végétal disponible en France
Présent dans les arboretums, notamment méditerranéens. Espèce réglementée: 7 régions de provenances avec matériel sélectionné.
Références en France
4 Croissance et production de bois
4.1 Durée de révolution potentielle
Environ 50 ans pour le sciage, 15 à 25 ans pour le taillis.
4.2 Hauteur dominante potentielle à 40 ans
20 à 25 m. Plafonne après 50 ans.
4.3 Productivité potentielle
En conditions non limitantes, dépasse couramment 10m3/ha/an (4 à 13 m3/ha/an en Belgique).
4.4 Diversité des débouchés potentiels du bois
Bois hétérogène jaune-brun, dense, à odeur de tanin, facile à travailler, à fendre et à cintrer. Débouchés variés: menuiserie, charpente, parqueterie, ébénisterie, merrains, bardages, perches, piquets, panneaux de particules, papeterie. Peu utilisé en bois de feu (projection d'escarbilles). Défaut: roulure.
4.5 Intérêt économique avéré global de l'essence
Marché de bois d'œuvre important (parquet) mais en déclin dans les massifs vieillis (Sud-Ouest). Intérêt en arboriculture fruitière (piquets) en régression et inégal selon les régions.
5 Autres services écosystémiques
5.1 Effets sur la qualité de l'eau
Influence faible à neutre, mal référencée
5.2 Limitation de l'érosion des terrains
Fixation et structuration du sol possible.
5.3 Intérêt paysager et récréatif
Intérêt paysager régional (vieux arbres isolés). Marqueur historique dans certaines régions (Cévennes). Intérêt social. Usages locaux des cueillettes non commerciales et de loisir dans châtaigneraies à bois.
5.4 Biodiversité associée
Végétation arbustive et herbacée importante (couvert léger). Source d'alimentation pour la faune (châtaignes). Espèce mellifère.
5.5 Influence sur la qualité des sols
Litière améliorante à décomposition rapide.
6 Mise en œuvre sylvicole
6.1 Disponibilité potentielle en graines
Voir avec les marchands grainiers.
6.2 Disponibilité potentielle en plants
Disponible chez les pépiniéristes forestiers (à titre indicatif en 2015 à 1,27 euros HT en godet de 400 cm3 de 500 à 5000 plants commandés).
6.3 Croissance initiale
Croissance initiale rapide. Rejette très vigoureusement de souche.
6.4 Rusticité à l'installation
Non renseigné
6.5 Tolérance à l'ombre
Espèce héliophile mais les semis peuvent supporter la mi-ombre.
6.6 Facilité de régénération naturelle
Régénération naturelle habituellement fréquente et abondante.
6.7 Propension à ne pas être invasive
A priori peu de risques (graines lourdes).
7 Vulnérabilité aux risques biotiques
7.1 Résistance connue aux parasites actuellement présents en France
Essentiellement affecté par deux maladies et un insecte, tous exotiques. L'encre (Phytophthora cinnamoni et P. cambivora) provoque une pourriture racinaire, des suintements à la base du tronc et la mort de l'arbre. Le chancre (Cryphonectria parasitica) est apparu au Sud de la France en 1950 et a atteint tout le pays avant d'être limité par un virus (l'hypovirulence) qui progresse à son tour vers le nord. Le cynips du châtaignier (Dryocosmus kuriphilus), apparu en 2007, est un insecte asiatique qui provoque d'importantes défoliations. Une lutte biologique est en cours avec un insecte parasitoïde spécifique (Torymus sinensis). Les hybrides avec le châtaignier asiatique seraient moins sensibles à l'encre et au chancre.
7.2 Résistance potentielle aux parasites en général
Le châtaigner est peu sensible aux parasites indigènes en général à part l'armillaire mais reste très affecté par les 3 parasites exotiques (encre, chancre et cynips) qui sont potentialisés par le changement climatique. Des dépérissements importants sont ainsi enregistrés depuis 2003.
7.3 Similarité du cortège parasitaire aire naturelle/France
Essence acclimatée.
7.4 Résistance aux dégâts de gibier
Espèce sensible aux abroutissement et frottis de cervidés particulièrement dans les peuplements ouverts.
8 Vulnérabilité aux risques abiotiques
8.1 Résistance aux dégats de vents
Résistance moyenne aux vents vents violents dans les taillis mais bonne en futaie (enracinement profond ).
8.2 Résistance et/ou résilience aux incendies
Résistance bonne dans les taillis (à faible combustibilité), pouvant servir de pare-feux en zone méditerranéenne, plus faible dans les anciens vergers à fruits.
8.3 Tolérances particulières connues (sel, pollution...)
Non renseigné
Recommandation
Espèce aux intérêts et valorisations multiples : matériau bois, alimentaire (selon variétés et destination des peuplements), secondairement apiculture. Peuplements de production à réserver aux meilleures stations avec matériel végétal choisi et sylviculture dynamique. Devrait bénéficier du changement climatique au Nord du pays et en altitude si la pression parasitaire diminue.
Bibliographie
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1
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3
Dumé G., Gauberville C., Mansion D, Rameau, J.-C. – Flore forestière française – Tome 1, plaines et collines – IDF : nouvelle édition 2018.
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4
Rushforth, K. – Photoguide des arbres d’Europe – Delachaux et Niestlé : 2000.
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Colin, F. ; Brunet, Y. ; Vinkler, I. ; Dhôte, J.-F. – Résistance aux vents forts des peuplements forestiers et notamment des mélanges d’espèces – Revue Forestière Française, LX , 2 : 2008
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9
Bourgeois C., Sevrin E. et Lemaire J., 2004. Le châtaignier, un arbre, un bois. Les guides du sylviculteur. Deuxième édition revue par Catherine Bourgeois. Institut pour le Développement Forestier, 347 p.