- Présentation
- 1. Facteurs limitants climatiques
- 2. Facteurs limitants édaphiques
- 3. Connaissance de la diversité génétique
- 4. Croissance et production de bois
- 5. Autres services écosystémiques
- 6. Mise en œuvre sylvicole
- 7. Vulnérabilité aux risques biotiques
- 8. Vulnérabilité aux risques abiotiques
- Recommandation
- Bibliographie
Pinus nigra ssp. nigra Arn. - Pin noir d’Autriche
Fiche mise à jour le 07-06-2021
- Résineux
Présentation
Latin
Nom | Pinus nigra ssp. nigra Arn. |
autre nom latin | Pinus nigra var.nigricans (Host.) Parl. |
Taxonomie Plant List | Pinus nigra J.F.Arnold |
Gymnosperm database | Pinus nigra J.F.Arnold |
Vernaculaire
Nom | Pin noir d’Autriche |
Taxonomie de GRIN | Pinus nigra J.F.Arnold |
Classification Hillier | Pinus nigra J.F.Arnold |
Aspect général
Arbre pouvant atteindre 40 m de hauteur pour 1,5 m de diamètre. Tronc droit ou un peu tortueux. Écorce très épaisse en grandes plaques écailleuses. Rhytidome gris sombre. Rameaux de l'année luisants, brun olive à brun jaunâtre, puis totalement gris. A leur base, la zone dépourvue de feuille est souvent courte voire absente. Feuilles groupées par 2, de 8 à 14 cm de long pour 1,5 à 2 mm de large, épaisses, rigides et piquantes, droites ou parfois courbées en tous sens et souvent d’un vert très sombre. Cônes ovoïdes coniques, bruns à gris terne, de 5 à 9 cm de long sur 4,5 à 6,5 cm de large, à apophyses plates à légèrement enflées. Les variétés caramanica et pallasiana se distinguent de l’espèce-type par des feuilles plus longues, des cônes plus grands et une écorce gris rosé.
Localisation
Italie (Apennins), Autriche, Nord de la Grèce, Slovénie, Roumanie, Bulgarie, de 200 et 1200 m d’altitude, sur environ 800 000 ha.
Aire naturelle de distribution
Climat général dans l'aire naturelle de distribution
Climat continental avec précipitations estivales sous forme d’orages. 350 à 1 500 m d’altitude. En France de 250 à 1 400 m, avec une température moyenne annuelle de 7 à 12°C et une pluviométrie moyenne annuelle de 600 à 1 100 mm (dont 400 à 600 pendant l'été).
1 Facteurs limitants climatiques
1.1 Résistance juvénile aux fortes sécheresses
Bonne résistance des jeunes sujets à la sécheresse.
1.2 Résistance adultes aux fortes sécheresses
Supporte les sécheresses hygrométriques et pluviométriques pendant au moins 2 mois.
1.3 Adaptation aux climats déficitiaires en eau
Très bonne.
1.4 Résistance aux fortes chaleurs (canicules)
Supporte les fortes chaleurs estivales.
1.5 Résistance aux grands froids
Non renseigné
1.6 Résistance aux gels précoces
Non sensible aux gels précoces (débourrement tardif).
1.7 Résistance aux gels tardifs
Non sensible aux gelées tardives.
2 Facteurs limitants édaphiques
2.1 Tolérance à l'engorgement
Non renseigné
2.2 Tolérance au calcaire
Ne craint pas les sols carbonatés et magnésiens. En Italie on le rencontre sur dolomies pauvres (où peu d’autres arbres sont capables de s’installer) ou sur calcaire avec une profondeur de sol importante.
2.3 Tolérance à l'acidité
Supporte les sols à pH acide.
2.4 Tolérance aux sols lourds
Supporte les sols argileux compacts, peut se développer sur marnes et argiles lourdes.
Ecogramme
3 Connaissance de la diversité génétique
3.1 Rusticité et plasticité potentielles (déduites de l'aire de distribution)
Espèce extrêmement rustique.
3.2 Variété du matériel végétal disponible en France
Présent dans 4 arboretums scientifiques ONF ainsi que dans de nombreux autres arboretums, dans 6 dispositifs RDI ONF et de nombreuses plantations comparatives INRAE et l’IRSTEA et FCBA. Essence réglementée (2 régions de provenances: Nord-Est et Sud-Est).
Références en France
4 Croissance et production de bois
4.1 Durée de révolution potentielle
60 à 130 ans.
4.2 Hauteur dominante potentielle à 40 ans
20 à 25 mètres.
4.3 Productivité potentielle
4 à 8 voire jusqu’à 15 m3/ha/an.
4.4 Diversité des débouchés potentiels du bois
Charpente, menuiserie, caisserie, sciages, poteaux, papeterie. Bonne résistance mécanique mais fort retrait.
4.5 Intérêt économique avéré global de l'essence
A priori moyen. Déservi par sa forte branchaison.
5 Autres services écosystémiques
5.1 Effets sur la qualité de l'eau
Non renseigné
5.2 Limitation de l'érosion des terrains
Très utilisé dans la restauration des terrains de montagne (RTM) dans la zone méridionale française.
5.3 Intérêt paysager et récréatif
Très fréquent en ornement, car très rustique. Sa sensibilité à la chenille processionnaire devrait le limiter en milieux publics.
5.4 Biodiversité associée
Non renseigné
5.5 Influence sur la qualité des sols
Très utilisé pour recréer des sols forestiers mais sa litière se décompose relativement mal.
6 Mise en œuvre sylvicole
6.1 Disponibilité potentielle en graines
A priori bonne.
6.2 Disponibilité potentielle en plants
Facile à trouver tant sur le marché ornemental que forestier (par exemple en 2015: 0,43 €/plant pour un minimum de 500 sujets commandés). Peuplements sélectionnés français ou provenances bulgares (origine Kustendil: provenaces Tsavaritsa ou Vaksevo).
6.3 Croissance initiale
30 à 60 cm par an.
6.4 Rusticité à l'installation
Excellente rusticité.
6.5 Tolérance à l'ombre
Exssence de pleine lumière, intolérant à l'ombre.
6.6 Facilité de régénération naturelle
Se régénère naurellement en France.
6.7 Propension à ne pas être invasive
Espèce naturalisée en France ainsi qu'au Canada et dans l'Est des Etats-Unis. Hybridation possible et à éviter avec le pin de Salzmann, indigène en France. Un assez fort dynamisme de régéneration peut poser problème en milieu protégé.
7 Vulnérabilité aux risques biotiques
7.1 Résistance connue aux parasites actuellement présents en France
C'est le pin le plus sensible à la chenille processionnaire du pin (Thaumetopoea pityocampa) à Sphaeropsis sapinea ou à des pourridiés racinaires (Armillaria ostoyae). Autres insectes parasites: Dioryctria silvestrella, Hylobius abietis, Ips acuminatus, Ips sexdentatus, Melanophila cyanea, Tomicus piniperda et Tomicus minor. Moins sensible à la maladie des bandes rouges que le pin laricio.
7.2 Résistance potentielle aux parasites en général
Un champignon, Fusarium circinatum (le « pitch canker » américain) est un parasite potentiellement dangereux pour l’ensemble des pins noirs (actuellement signalé en péninsule ibérique) tout comme le nématode du pin (Bursaphelencus xylophilus).
7.3 Similarité du cortège parasitaire aire naturelle/France
Assez proche.
7.4 Résistance aux dégâts de gibier
A priori assez peu atteint par le gibier.
8 Vulnérabilité aux risques abiotiques
8.1 Résistance aux dégats de vents
Son enracinement puissant, même sur sols superficiels le rend résistant aux grands vents.
8.2 Résistance et/ou résilience aux incendies
Craint les incendies.
8.3 Tolérances particulières connues (sel, pollution...)
C’est un des pins les plus rustiques dans un l’environnement urbain même s’il s’avère quelque peu sensible à l’ozone et au fluor.
Recommandation
Le pin laricio lui est en général supérieur à tous points de vue, mais le pin noir reste toujours un candidat éligible à certains reboisements, notamment grâce à sa grande frugalité et son aptitude à fixer des sols montagneux dégradés. C'est un des meilleurs pins pour la résistance à la pollution atmosphérique. De fait il a été planté abondamment en ville et cette pratique a favorisé l’extension de la chenille processionnaire auquel il est fortement sensible. Bonne résistance au vent sur sols non superficiels.
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Lebourgeois F. - Fiche MFR Pinus nigra.